Tempête à l’horizon à Ouaga ?

6 février 2015

Tempête à l’horizon à Ouaga ?

Plus de trois mois après le soulèvement populaire qui a abouti au départ de Blaise Compaoré, le Burkina Faso semble encore dans une situation fragile. Le feu couve peut-être, et je pense que les choses risquent d’exploser un jour.

Dernier frou-frou en date, la crise entre le régiment de sécurité présidentielle, dirigé par le général Gilbert Diendéré, et le premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida.

Le premier demande la démission du second, qui avait lui tenté de dissoudre cette unité. Finalement, les deux parties ont fait la paix des braves. Ainsi, ce régiment ne disparaîtra plus, quand le premier ministre demeure lui à son poste.

Quoiqu’on qu’il en soit, un ressort semble cassé, entre eux et la crise de confiance va plus prendre d’ampleur. Chaque camp se méfiera davantage de l’autre, redoutant qu’il lui joue un mauvais tour. C’est ce contexte peu rassurant, que le président de transition, Michel Kafando va, je pense, essayer de colmater les brèches, en conduisant le pays vers sa première vraie élection présidentielle démocratique.

Là aussi, je suis pertinemment convaincu, elle donnera lieu à une lutte enflammée, entre Zéphirin Diabré, l’opposant historique, qui lorgne le fauteuil présidentiel depuis de longues années, et Rock Marc Christian Kaboré, ex-baron de l’ancien parti au pouvoir, qui a eu le nez creux en quittant Blaise Compaoré, deux ans avant sa chute. Et entre les deux, un troisième larron, Djibril Bassolé, risque de créer la surprise, puisque sa candidature est suscitée par une partie du peuple.

Reste à espérer, que l’élection se tienne vraiment en octobre 2015, comme prévu par le gouvernement de transition et surtout que les palabres entre Diendéré et Zida ne viennent pas tout mélanger, et placer le Burkina dans une période d’incertitude. Si les Burkinabè sont descendus massivement dans la rue, fin octobre 2014, c’est parce qu’ils avaient, au-delà de l’appel de l’opposition, une grande soif de changement. Il ne faut pas oublier, dans ce pays, toute une génération de personnes, n’avait connu qu’un seul président : Blaise Compaoré.

Et au-delà de ces atermoiements, ce qui est essentiel, c’est la tenue effective d’élections transparentes, crédibles et ouvertes. Sinon, la révolution n’aura servi à rien…
Yacouba

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