Pour du pain, ils se moquent du Covid-19…

En rentrant du boulot, chaque soir, j’ai le cœur serré en voyant ces foules s’agglutiner devant les boulangeries, en quête de « pain chaud ».

Comme si cette baguette de farine, cuite au four, était le seul aliment comestible, en cette période de ramadan, au moment de la rupture du jeûne. Hommes, femmes, jeunes et adultes y affluent, se côtoient et se bousculent parfois au comptoir, au mépris du respect total des gestes barrières contre la propagation du Covid-19.

Si cette pandémie n’existait pas, ce serait, pour moi, un fait banal, comme il en existe des milliers dans la vie quotidienne. Mais, ce qui me choque et me fait peur, c’est qu’en pleine crise sanitaire du Covid-19, ces férus de « pain chaud » se retrouvent au bord des boulangeries, sans masque de protection et sans respecter la distanciation sociale d’un mètre recommandé entre deux personnes. Bien au contraire, ils se frottent les uns aux autres, sans aucune précaution. Comme s’ils venaient d’une autre planète.

Conséquence de ces imprudences, ces lieux sont devenus des foyers potentiels de propagation du virus. Et si de tels comportements irresponsables persistent,  alors que le pic de la pandémie n’a pas encore été atteint, je parie qu’il y a de fortes chances que le nombre de cas testés positifs au Covid-19 explose dans les prochains jours. Pour le moment, à la date du mardi 5 mai, la Côte d’Ivoire compte 1464 cas positifs de Covid-19. Ce qui est déjà beaucoup pour un pays dont les infrastructures sanitaires sont nettement moins importantes et performantes que celles d’un pays comme la France ou l’Espagne.

Je crois que toute la sensibilisation qui est faite à longeur de journée ne servira à rien tant que ce problème ne sera pas réglé par les autorités ivoiriennes. À quoi bon mobiliser 95,88 milliards de FCFA, un peu plus de 150 millions d’euros, pour un plan dit de riposte contre le Covid-19 ; instaurer un couvre-feu de 21h à 5h du matin ; fermer les restaurants, bars, maquis ; isoler Abidjan du reste du pays ; rendre le port obligatoire du masque obligatoire et laisser le virus se propager tranquillement devant les boulangeries. Il est temps que le ministère de la Santé et de l’Hygiène, et celui de la Sécurité, mettent fin à ces attroupements devant les boulangeries, afin d’éviter que le virus n’envahisse toute la ville. Il faut agir vite et maintenant, avant qu’il ne soit trop tard…

Yacouba